19 mars 2016

made in germany #49

Unsere Mütter, unsere Väter

Un film de Philipp Kadelbach, 2013.

Juin 1941. L'offensive allemande en URSS vient de commencer. Cinq amis se retrouvent dans un café à Berlin pour une dernière soirée. Le Lieutenant Wilhelm Winter (Volker Bruch) va partir sur le front avec son petit frère Friedhelm (Tom Schilling). Charlotte (Miriam Stein), qui est secrètement amoureuse de Wilhelm, va également s'y rendre en tant qu'infirmière. Greta (Katharina Schüttler) va rester à Berlin pour tenter de percer dans la chanson et aider son amant, Viktor (Ludwig Trepte), à échapper aux persécutions antisémites. Sûrs de la victoire rapide de la Wehrmacht sur l'Armée rouge, les amis se promettent de se retrouver dans le même café à Noël pour fêter la victoire.
En Russie, Wilhelm est vénéré par ses hommes ; Friedhelm, traumatisé par les horreurs de la guerre, commence par adopter une attitude défaitiste et refuse de se battre. Mais face à l'hostilité de ses camarades et à la résistance de plus en plus acharnée des soviétiques, Friedhelm doit changer d'attitude.
Greta entretient une relation avec un officier de la Gestapo, Dorn (Mark Waschke), en échange d'un coup de pouce pour démarrer sa carrière et de faux papiers pour Viktor.

En décembre, les cinq amis comprennent qu'ils ne pourront respecter leur promesse. Wilhelm, Friedhelm et Charlotte passent Noël aux portes de Moscou, en pleine contre-offensive soviétique. Viktor tente de fuir avec les faux papiers délivrés par Dorn mais c'est un piège : il est arrêté et envoyé dans les camps en Pologne. Quant à Greta, elle accomplit enfin son rêve en devenant une vedette de la chanson.

Dans un café berlinois, cinq amis se retrouvent pour une dernière soirée. Wilhelm Winter (Volker Bruch) et son petit frère Friedhelm (Tom Schilling) partent sur le front russe. Leur amie Charlotte (Miriam Stein), qui est secrètement amoureuse de Wilhelm, part également au front en tant qu'infirmière. Greta Müller (Katharina Schüttler) et Viktor Goldstein (Ludwig Trepte) vont rester à Berlin.

Wilhelm est soldat depuis plusieurs années. Il est respecté par ses hommes et s'est habitué à l'ambiance de la guerre. Friedhelm est un intellectuel, ce qu'il voit le dégoûte : la guerre révèle le pire de l'espèce humaine... Il commence par refuser de se battre, mais poussé par les autres, il finit par changer complètement de comportement et devient une machine de guerre insensible.

Charlotte a elle aussi des hauts et des bas. D'abord poussée par son sentiment patriotique, elle ne s'attendait pas à voir tant de blessés graves. Elle s'endurcit. Elle vit également dans la peur de voir un jour Wilhelm arriver dans cet état sur une civière...

Les sentiments de Charlotte sur son devoir et sur la guerre évoluent. Elle se lie d'amitié avec une aide-soignante ukrainienne. Lorsque Charlotte découvre que son amie est juive, elle la dénonce (car c'est un crime d'être juif)... mais elle regrette vite son geste. Elle est perdue entre sa conscience et ce qu'on lui a enseigné de penser.

Greta met toutes les chances en sa faveur pour devenir chanteuse. Elle rencontre un agent de la Gestapo le Lieutenant Dorn (Mark Waschke) avec qui elle entretient une liaison. Il est marié et ne tient pas à quitter sa femme, elle a besoin de son appui et de ses relations. Elle enregistre une chanson : Mein Kleines Herz (Mon petit coeur).

Viktor est en danger. Les menaces face aux juifs se font de plus en plus pressantes, il veut partir aux Etats-Unis. Greta demande à Dorn de fournir de faux papiers à Viktor. Le lieutenant la laisse penser qu'il réglera le problème. En réalité, par jalousie ou simplement pour ajouter un juif à son tableau de chasse, il fait arrêter Viktor le jour de son départ et l'envoie en camp de concentration. Greta n'en saura rien et attendra toujours d'avoir des nouvelles... qui n'arriveront jamais.

Le succès monte à la tête de Greta, elle se croit intouchable en couchant avec Dorn. Mais elle a moins d'emprise sur lui qu'elle ne le pense.

Dans le train en direction de la Pologne, Viktor rencontre Alina (Alina Levshin), une juive polonaise. Ils s'enfuient ensemble et rejoignent un groupe de résistants polonais.

Le film, une mini-série en trois épisodes, est basé sur l'histoire vraie de ce groupe éclectique d'amis allemands : un soldat, un intellectuel qui part à la guerre sous contrainte, une infirmière patriotique, une ambitieuse chanteuse et un couturier juif.

Au fur et à mesure du film (et donc de la guerre), chacun remet en cause ses convictions.
Wilhelm qui était convaincu du bien fondé de leur action, perd la foi. La Wehrmacht n'est pas aussi forte que le Führer l'avait dit. La résistance des autres pays n'en est-elle pas la preuve ?
Friedhelm prend son contre-pied : il part à la guerre car on l'a appelé à le faire, leur père le prend pour un faible et un peureux. Friedhelm pense que la guerre est mauvaise et qu'elle dévoile les parties et les aspirations les plus sombres de l'âme humaine. Il essaie de se protéger et de rester lui-même pendant un temps... puis il lâche prise et devient le soldat idéal : sans sentiment, sans regret, qui exécute les ordres et les gens avec un coeur et un regard de glace.
Charlotte partage la vision patriotique de Wilhelm. Sur le terrain, elle se rend compte que la guerre est plus dure que ce qu'elle avait imaginé, et elle cherche un sens à tout cela. Elle s'endurcit et devient une infirmière efficace. Mais elle perd petit à petit confiance en le bien fondé de cette boucherie.
Greta est ambitieuse et pense pouvoir profiter de la vie et de tout ce qui s'offre à elle. Elle se croit invincible. Elle ignore qu'elle n'est pas de taille à tirer des ficelles.
Avec Viktor, on vit la déchéance d'un juif allemand, sa fuite et sa lutte pour survivre.

Le film montre que les Allemands ont aussi été victimes de la guerre. Lorsqu'ils se sont rendu compte du caractère insensé de tout cela, il était trop tard. Les cinq amis ne sont pas des partisans fanatiques d'Hitler, ce sont des Allemands lambda. Ils ont cru les belles paroles qu'on leur a murmuré à l'oreille : qu'ils étaient une grande nation invincible et qu'ils méritaient plus de respect. Mais sûrement, la guerre n'était pas la meilleure solution de gagner ce respect puisqu'elle a détruit plus que ce qu'elle n'a permis d'obtenir. Le groupe d'amis en a fait les frais lui aussi...



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