18 mars 2016

ce que nous croyons savoir sur notre façon de penser

Cet article est la traduction d'un article de "Die Presse" "Was wir glauben wie wir denken", que j'ai lu dans le Vocable Nr 720.

>>> Que savons-nous vraiment sur le cerveau ? « Très peu de choses seulement », nous dit l’homme qui s’est intéressé au cerveau toute sa vie. Roland Grabner est spécialiste de l’étude des talents à l’université de Graz (Autriche). Ses recherches portent sur la façon dont les personnes se distinguent par leurs talents et comment encourager ceux-ci le mieux possible. L’intérêt pour les neurosciences est grand, pourtant, beaucoup trop souvent, les lacunes sont comblées par de fausses interprétations.

Les mythes neurologiques

« Lorsque les questions sont particulièrement complexes, l’être humain cherche des réponses simples », dit Grabner. C’est ainsi que naissent les mythes neurologiques : des idées fausses largement répandues sur le cerveau et son fonctionnement.

« Les mythes sont certes amusants parfois, mais pas lorsqu’ils sont à la base de décisions, par exemple sur la façon dont on organise l’enseignement », dit le chercheur qui travaille étroitement avec des professeurs. Pour la presse, il démonte cinq idées fausses sur le cerveau particulièrement ancrées.



Les deux hémisphères cérébraux expriment des talents différents.

Le fait que le cerveau soit constitué de deux hémisphères encourage à supposer qu’il faut prendre en compte cette séparation lors de l’enseignement. Après tout, la partie gauche du cerveau gouverne la pensée analytique et la partie droite les compétences créatives. En réalité, les deux hémisphères partagent à eux deux plus de 250 millions de fibres nerveuses. Et même lorsque nous ne faisons rien, les deux hémisphères sont en échange constant.


Le plus souvent, nous utilisons seulement 10% de notre cerveau.

Grosse erreur, car l’ensemble du cerveau est actif lorsque nous pensons.

Le processus d’imagerie médicale permet aujourd’hui aux médecins et aux psychologues de « regarder à l’intérieur » du cerveau. Le tomographe à résonance magnétique montre quelles aires sont irriguées et donc travaillent.

« La question est plutôt de savoir avec quelle efficacité nous utilisons notre cerveau », d’après Grabner. La caractéristique des personnes intelligentes est qu’ils utilisent leur cerveau non pas plus mais mieux. Chez ces personnes, on relève même moins d’activité cérébrale. La bonne nouvelle est qu’on peut s’entraîner. En acquérant du savoir, on s’autostimule. Le cerveau fabrique plus et mieux son réseau.


Type visuel ou auditif

Les types d’apprentissage sont importants pour acquérir de nouvelles connaissances. Êtes-vous plutôt de type visuel ou auditif ? Peu importe, car pour apprendre, cela ne fait – scientifiquement parlant – aucune différence.

« Les milliards de personnes de par le monde possèdent largement plus de différences les uns avec les autres que les types d’apprentissages ne peuvent le représenter. On ne peut pas classer toutes ces personnes dans seulement quelques tiroirs », explique Grabner. Par conséquent, cela n’a pas davantage de sens d’organiser les programmes scolaires sur ce modèle.

Ce mythe semble pourtant être particulièrement répandu. En gros, 90% des professeurs dans les différents pays d’Europe croient que les gens apprennent mieux lorsqu’ils reçoivent les informations d’une manière qui correspond à leur type d’apprentissage. Grabner veut réaliser un sondage à ce sujet en 2016 en Autriche. Néanmoins, il est vrai qu’un cours devrait être varié.


Le jogging cérébral nous rend plus intelligent.

L’entraînement cérébral nous permet certes d’améliorer nos performances mais seulement concernant des tâches pour lesquelles il a été entraîné. C’est ce qui a été montré en Grande-Bretagne dans une étude réalisée auprès de 11 000 personnes ayant entraîné leur pensée logique et fait des exercices de mémoire. « Si on entraîne son biceps gauche avec un haltère, on ne sera pas plus en forme dans l’ensemble de notre corps », illustre Grabner.

Toutefois : plus on vieillit, plus il est judicieux de faire sa petite grille de sudoku quotidienne ou de jouer à son application pour entraîner la mémoire afin de maintenir sa forme intellectuelle. Grabner conseille de trouver en tous cas des activités qui nous amusent : « Ce peut être aussi parler une langue étrangère ou pratiquer un instrument de musique. »

Du reste, un vrai entraînement de fitness est tout aussi important pour le cerveau que la gymnastique de l’esprit. Cela stimule la circulation sanguine et ainsi le transport de l’oxygène jusqu’au cerveau.


Les garçons sont meilleurs en mathématiques que les filles.

Les résultats des tests PISA mènent à penser que les filles sont plus faibles en mathématiques que les garçons.

« Dans les pays asiatiques ou scandinaves, les résultats sont complètement inversés », pointe Grabner. Plutôt que cela, l’hypothèse a été plusieurs fois confirmée que les femmes se mettent davantage de pression face à la peur de l’échec. Et ceci est d’origine culturelle. Biologiquement, les chances sont égales. <<<





Que nous apprend cet article pour l'apprentissage des langues ?

Même s'il est constitué de deux hémisphères qui régissent des fonctions cérébrales différentes (à gauche, la pensée analytique, les tâches fonctionnelles, pragmatiques et systématiques, et à droite les compétences créatives, les couleurs, les images, la musique, les émotions), le cerveau est une seule et unique entité. Les connections se créent entre les deux parties du cerveau et ces deux parties fonctionnent ensemble constamment. Plus les connections se créent, plus le message est rapidement transmis et le cerveau efficace.


Les types d'apprentissage sont un sorte de piège. En apprenant toujours de la même manière, on renforce un certain type de connections dans le cerveau et on délaisse les autres. En suivant "notre type", il est plus facile d'apprendre alors on oublie d'entretenir le reste de son cerveau.

C'est en entraînant notre cerveau de différentes manières que l'on crée les connexions, toujours plus de connexions, et que le cerveau fonctionne plus vite et mieux.

Pour l'apprentissage des langues, c'est la même chose : en s'entraînant de manière passive ou active, à l'écrit ou à l'oral, on développe différentes capacités. Le cerveau réalise les connexions, et on comprend et produit mieux la langue étrangère.



Si filles et garçons sont biologiquement égaux devant l'apprentissage des mathématiques, c'est pareil pour les langues.

Plus d'excuses pour ne pas commencer à apprendre ! Nous sommes tous égaux devant l'apprentissage ! N'oubliez pas tous les bénéfices que nous confèrent un cerveau bilingue, mais apprendre, que ce soit une langue étrangère, à jouer d'un instrument de musique ou quoi que ce soit, fait un bien fou à notre cerveau, alors ne le laissez-pas végéter !!



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