3 janv. 2016

made in france #9

Joyeux Noël

Un film de Christian Carion, 2005

Une co-production France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique et Roumanie (donc c'est un peu poussé de parlé de "made in france", mais je ne peux pas tout mettre dans le titre)

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, elle entraîne des millions d'êtres humains dans son tourbillon.
Nikolaus Sprink (Benno Fürmann) doit renoncer à une carrière prestigieuse de ténor à l'opéra de Berlin et, de plus, laisse derrière lui Anna Sörensen (Diane Kruger), sa partenaire et compagne.
Le pasteur Palmer (Gary Lewis) quitte l'Écosse pour suivre deux de ses jeunes paroissiens, et se retrouve brancardier sur le même front du nord de la France.
Quant au lieutenant français Audebert (Guillaume Canet), il a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour combattre l'ennemi ; depuis son départ, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune femme est censée avoir déjà accouché, à moins que le pire ne soit déjà arrivé !

La neige s'installe. Noël arrive. Mais la surprise ne vient pas des nombreux et généreux colis arrivant dans les tranchées françaises, allemandes ou écossaises. L’impensable se produit : pour quelques instants, on va poser le fusil pour aller voir celui d’en face, l'ennemi, le monstre sanguinaire, et, la musique des chants de Noël aidant, découvrir en lui un humain, lui serrer la main, échanger avec lui cigarettes et chocolat, et lui souhaiter un « Joyeux Noël », « Frohe Weihnachten », « Merry Christmas ».




Dans les tranchées du nord de la France, trois camps.

Le camp français est dirigé par le lieutenant Audebert (Guillaume Canet), fils du général (Bernard Le Coq), qui doit mettre de côté ses inquiétudes personnelles (sa femme enceinte n'était pas en bonne santé quand il est parti et elle est désormais en zone occupée) pour diriger ses hommes.
Son aide de camp Ponchel, coiffeur dans le civil, met de l'animation dans le groupe. Tous les matins, son réveil sonne à l'heure où il avait l'habitude de prendre le café avec sa mère.

Le camp écossais est dirigé par le major Gordon (Alex Ferns). Jonathan et son grand frère William sont soldats dans cette unité ; s'y trouve aussi leur pasteur le père Palmer (Gary Lewis), un bon joueur de cornemuse.

Le camp allemand est dirigé par le lieutenant Horstmayer (Daniel Brühl). Celui-ci voit d'un mauvais oeil l'arrivée dans son armée du soliste Nikolaus Sprink (Benno Fürmann), qui n'est pas un soldat dans l'âme, mais un artiste.

Pour Noël, Anna réussit à faire revenir Nikolaus pour chanter en l'honneur du Kronprinz. Il décide après le concert d'aller chanter dans les tranchées pour ses compagnons. Commence alors un concert de Noël : chant en allemand, accompagné de cornemuses.

Après le lavage de cerveau que les différents camps ont subi depuis l'enfance, toutes ses histoires sur les horribles ennemis à abattre, les monstres qui en veulent à nos terres et à nos richesses, la rencontre voire l'amitié semblent impossibles. Pourtant lorsque quelques uns d'un camp ou de l'autre font un pas vers leurs "ennemis", l'envie de se découvrir devient contagieuse.

Derrière les histoires, par delà les tranchées, on découvre d'autres hommes, comme nous, avec une famille qui les attend chez eux, et qui ne savent pas plus que nous pourquoi ils se battent en réalité. On est loin des bureaux où tout se décide et où les dirigeants voient d'un mauvais oeil les bonnes relations entre soldats des différents camps et parlent de trahison. Il est plus difficile de demander à des hommes qui se connaissent et s'apprécient de s’entre-tuer la minute d'après.

Dans cette ambiance magique de Noël, la musique a une place à part (écouter "I'm dreaming of home" et "Bist du bei mir"). Elle unit les hommes au-delà de leur nationalité et de leur religion (même ceux qui ne fêtent pas Noël sont envoûtés).
Ce film est un conte de Noël et un message de paix. Un message d'humanité qui doit durer plus longtemps qu'un soir de Noël.



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