19 nov. 2015

made in us #11

L'auberge du sixième bonheur

Un film de Mark Robson, 1958 (The Inn of the Sixth Happiness)

Dans les années 1930, une jeune gouvernante britannique, Gladys Aylward (Ingrid Bergman) tente en vain d'être envoyée en Chine comme missionnaire. Elle n'est pas assez "qualifiée"... Elle travaille donc à Londres en économisant petit à petit pour se payer son billet de train.
Grâce à son patron Sir Francis (Ronald Squire), ancien missionnaire lui-même, elle est attendue dans une auberge tenue par une vieille missionnaire, Jeannie Lawson (Athene Seyler) dans la campagne retirée du nord de la Chine : Yang Cheng. Mais la vieille dame est victime d'un accident peu après l'arrivée de Gladys et cette-dernière se retrouve seule avec le cuisinier chinois Yang (Peter Chong) qui reste avec elle car il trouve les étrangers comiques.
Petit à petit, elle gagne le respect des gens : elle prend la nationalité chinoise, se fait appeler Jan-Ai - celle qui aime son prochain - et devient inspecteur des pieds, pour surveiller que les pieds des petites filles ne soient plus bandés sur ordre du mandarin de sa contrée (Robert Donat).
Elle gagne même le respect d'un colonel eurasien, Lin Nan (Curt Jürgens) méfiant envers les Européens, qui est surpris de voir que c'est maintenant elle la personne qui connaît le mieux les gens des villages reculés.
Mais bientôt, la guerre contre les Japonais éclate. Elle recueille les orphelins. Mais bien vite elle est débordée d'enfants... elle reçoit finalement un message lui indiquant que des transports britanniques prendront soin des enfants à Sian. Elle entreprend alors un dangereux voyage avec cette foule d'enfants pour les amener en lieu sûr.





This old man, he plays one
He plays knick knack on my thumb
With a knick knack paddy wack
Give a dog a bone
This old man comes rolling home

This old man, he plays two
He plays knick knack on my shoe
With a knick knack paddy wack
Give a dog a bone
This old man comes rolling home



Gladys Aylward est femme de ménage à Liverpool. Son rêve est de devenir missionnaire en Chine.
Elle se rend à Londres après avoir reçu un courrier du bureau des missionnaires. Mais ceux-ci lui disent qu'ils ne peuvent l'envoyer là-bas, car elle n'est pas suffisamment qualifiée. Gladys décide donc de payer elle-même son billet pour la Chine. Elle travaille comme femme de chambre chez un ancien missionnaire Sir Francis, et penny après penny réserve son billet à l'agence de voyage. Elle en profite également pour lire les nombreux ouvrages au sujet de la Chine qui se trouvent chez son patron. Un jour, Sir Francis cherche à consulter un livre avec ses amis anciens missionnaires et ne le trouve pas... il fait fouiller la maison : le livre est retrouvé dans la chambre de Gladys. Elle lui explique alors toute l'histoire. Sir Francis est un vieil homme bourru mais au grand coeur : il lui pardonne et lui offre d'écrire à une missionnaire toujours en activité Jeannie Lawson, qu'elle pourra rejoindre une fois arrivée en Chine.

En arrivant à Yang Cheng auprès de Mrs Lawson, Gladys rencontre également Yang, un cuisinier chinois qui accompagne la vieille missionnaire, pas par croyance mais parce qu'il trouve les étrangers comiques. Ensemble, ils ouvrent une auberge, L'auberge du sixième bonheur, afin d'accueillir les muletiers itinérants et leur raconter une merveilleuse histoire qu'ils raconteront à leur tour pendant leurs tournées commerciales : l'histoire de la Bible.
En ouvrant l'auberge, Gladys rencontre un capitaine eurasien, Lin Nan : sang-mêlé, il méprise les Européens qui l'ont méprisé et méprisé sa mère lorsqu'il était enfant. Et en tant que militaire, il redoute les missionnaires fanatiques. Ce que ne sont pas Gladys et Mrs Lawson, mais il l'ignore.

Malheureusement, Mrs Lawson meurt peu de temps après en tombant du balcon qu'elle tentait de réparer. Les missions en place proposent à Gladys de la renvoyer en Angleterre. Elle refuse et reste à Yang Cheng avec Yang. Au même moment, le mandarin de la région tente de faire appliquer la nouvelle loi sur l'interdiction de compression des pieds qui obligeait les femmes à bander leurs pieds pour les garder petits, ce qui donnait lieu à des malformations avec la croissance. Tous les inspecteurs de pieds qu'il envoie dans les villages se font tabasser par les villageois qui sont contre la loi. Les hommes refusent à présent de postuler pour ce travail... Le mandarin décide alors d'envoyer Gladys comme inspecteur de pieds. Contre toute attente, elle réussit. Lors de ses tournées, elle en profite pour alphabétiser les enfants et parler de sa foi. Et quand elle n'est pas en tournée, elle continue à gérer l'auberge.

Lorsque Lin Nan revient à Yang Cheng, il est surpris par la façon dont Gladys - désormais citoyenne chinoise du nom de Jan-Ai (celle qui aime le peuple) - s'est acclimatée à sa nouvelle vie. Elle connaît tout le monde, les gens l'apprécient et la respectent, même les montagnards et les bandits de grands chemins, les prisonniers... et même le mandarin. Il tombe sous le charme de cette femme si courageuse et si optimiste.

Mais bientôt, le Japon tente d'envahir la Chine. Yang Cheng n'est pas épargnée. Jan-Ai recueille les orphelins de la guerre dans son auberge. Ils sont de plus en plus nombreux, et Jan-Ai ne sait pas où les emmener. Jusqu'au jour où elle reçoit un message de la mission de Sian : les britanniques affrètent des camions pour transporter les enfants. Elle débute alors un long périple à travers les montagnes jusque Sian, alors que les Japonais sont partout.


Ce biopic raconte l'histoire vraie de Gladys Aylward qui a dédié sa vie à la foi et à la Chine. Une femme passionnée, forte, tolérante et courageuse qui avait une belle vision de la foi : "amener chaque être à savoir qu'il compte".

Un film fondamentalement en faveur de l'humanité, de la tolérance, de l'amour et de la paix.
Un choc des cultures entre la Chine et l'Angleterre, et entre les classes sociales.
La preuve que les "diplômes" ne font pas la qualité des personnes : Gladys Aylward qui n'était pas qualifiée pour aller en Chine se révèle être la meilleure missionnaire qui soit et une grande aide pour la région chinoise qui l'a accueillie et surtout pour les enfants dont elle s'occupe.
Pas une ode à la colonisation ni aux missions religieuses, mais à l'amitié entre les hommes de toutes cultures.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire